samedi 15 octobre 2011

CARNET DE BORD DE LA FAMILLE LABORDE / 11ème JOUR : LE DEPART

Ce matin à 4h, branle-bas de combat dans la maisonnée. Tout le monde sur le pont, Jean-Philippe arrive avec l'Escabey et pour l'aider, quelques uns de nos nouveaux amis du fleuve, Smaïl, Philippe, Miguel et Laurent. Les projecteurs de la plate fendent l'obscurité. Dans le bruit des moteurs et des lourdes chaînes, nous voyons remonter une à une  les cinq ancres qui nous arrimaient au fond de la Garonne...
Doucement l'île a pivoté sur elle-même, comme si tout Bordeaux tournait autour de nous. Emportés par la marée montante, nous avons regardé la Flèche de St Michel s'éloigner doucement. Alors Christelle a versé une larme, finement salée, comme la Garonne. En posant une poche de croissants sur la table, Smaïl a dit : "petit-déjeuner collector sous le pont François Mittérand" ...
Le ciel était incroyablement lumineux. Nous étions suspendus aux lèvres de Papy Lucien qui nous a une dernière fois raconté  les étoiles et les constellations. Puis Ferdinand a installé sa chaise longue face à la rive droite. En regardant filer le paysage, heureux et triste à la fois,  il se dit qu'il a vraiment vécu une aventure extraordinaire. Les yeux encore embués, il repense à ces dix jours et se demande s'il a vécu un rêve ou si tout cela a vraiment existé... 

la famille Laborde

vendredi 14 octobre 2011

CARNET DE BORD DE LA FAMILLE LABORDE / 10ème JOUR

Le matin est un de nos moments favoris.
8h. Cousin Jérôme vient chercher Ferdinand pour aller à l'école, mais avant nous passons presque une heure ensemble autour du petit déjeuner à regarder la ville se réveiller. Joggeurs, tramways, agents de nettoyage de la ville sont les premiers traits d'union entre nuit et lueurs du jour. Et chaque matin, avec une mécanique d'horloger immuable, c'est le même scénario qui s'offre à nous. Vu d'ici, la ville ressemble à un jeu vidéo constate Ferdinand. Nous nous amusons à dire que notre voisine la ville est bien plus sage et prévisible que la Garonne.
8h04. Extinction des lumières de la ville, lever du soleil.
Voilà dix jours que nous sommes au même endroit et pourtant une impression de voyage est présente en nous. Voyage immobile ? Peut-être encore un de ces effets troublants de la Garonne... Comme quoi la contemplation d'un fleuve n'a rien de passif, c'est une invitation quotidienne vers l'ailleurs... Et pourtant nous somme bien ici.
Certains parlent d'elle en disant que c'est une veine de vie, papy dit qu'elle respire au changement de marée, nous la trouvons parfois en colère et d'autre fois douce et paisible. Pas de doute nous en parlons bien comme d'une personne à part entière !
10h. Gilles et Marc laissent tomber la pêche pour la matinée. Ils s'inquiètent de la présence de mottes de terre dans le jardin, s'interrogent sur la possible présence de ragondins-taupiers et décident de ramasser les légumes arrivés à maturité dans le potager pour être sûre que la famille en profite.
15h. Ferdinand rentre plus tôt de l'école le jeudi, immédiatement il se met à la pêche, très motivé et ne paraît pas du tout découragé par l'absence de poissons au bout de son hameçon. Leçon de patience du fiston pour les anciens ? Pour rire, Gilles l'envoie demander à Marc : "Papa, qu'est-ce que ça veut dire rentrer bredouille ?".
19h. Plus de crevettes pour ouvrir le repas car Lucien a proposé une dégustation à nos visiteurs en bateau cet après midi.
20h et plus. Après le repas nous restons un long moment autour du brasero avec Cassiopée, Orion et Sirius en guise de lampe frontale. Gilles évoque à nouveau ses projets de réalisation de barge-pâturage, Ferdinand l'écoute rêveur et décide que quand il sera grand, il sera aqua-berger. Une nouvelle vocation est née ?

la famille Laborde

jeudi 13 octobre 2011

Notre maison sur l'eau est passée à la télévision


Enfin nous avons retrouvé le reportage de la sympathique équipe de France 3 Aquitaine le jour de notre installation sur la Garonne à Bordeaux. C'était la première fois que nous passions à la télévision. Dommage que Ferdinand était déjà parti à l'école.

PANORAMA DE NOTRE MAISON SUR L'EAU DU LEVER DU JOUR A LA TOMBEE DE LA NUIT






CARNET DE BORD DE LA FAMILLE LABORDE / 9ème JOUR : PETITE FETE ENTRE AMIS

Depuis quelques jours nos nuits sont pluvieuses, du moins le croyons-nous, les coefficients augmentent et entraînent des accélérations notables du cours de l'eau. On croirait entendre une pluie diluvienne s'abattre sur la maison. Comme dit Lucien "on dirait qu'il pleut au-dessous et au-dessus". L'eau est partout. Pour la première fois nous pouvons voir des pierres, comme des petites îles de cailloux à la base des piles du pont.
Nous sommes heureux de remarquer que notre île attire de nouveaux habitants : abeilles, frelons, araignées nous rendent visite et même une petite motte de terre a surgi du gazon : une taupe se joindrait-elle à nous ?
Cousin Jérôme vient confirmer une constatation de Lucien : au début de l'étale, le courant de surface va en amont alors qu'en profondeur, il va en aval. Une bizarrerie de plus de la Garonne, esprit de contradiction ?
Ferdinand, toujours inventif, a imaginé une nouvelle méthode de pêche : la balance-cerf volant. Pendant que Gilles réfléchit à la conception technique, Lucien établit le plan. Nous sommes fiers de notre fiston.
19h. Le constat des pêcheurs est sans appel : toujours aucun poisson au bout de la ligne.
20h. Pour la première fois depuis le début de notre installation, des amis viennent à bord. Repas autour du barbecue, initiation à la pêche à la crevette, panorama d'exception. Ils ont visiblement du mal à repartir. Le pouvoir de séduction et d'attraction de la Garonne est immédiat. Peut-être de nouveaux voisins en perspective ? Et pourquoi pas ?
la famille Laborde


Aujourd'hui, c'est mercredi. J'ai pu passer l'après-midi chez moi. Mauriac commence à parler comme sa mère mais il a du mal.
Après le repas de midi, c'est livre + chaise-longue + pont de pierre en face : le bonheur !
J'ai pêché, mais comme j'ai oublié que la marée change, quand je m'en suis rendu compte, tout mon fil s'était cassé entièrement, Ça m'a grave saoulé. Maintenant je crois que la pêche c'est mort. Dommage !

Ferdinand

Sous son air décontracté, Gilles devient maniaque quand il s'agit de l'entretien de son gazon !

Une taupe dans notre jardin ? Bizarre, bizarre...


mercredi 12 octobre 2011

CARNET DE BORD DE LA FAMILLE LABORDE / 8ème JOUR : DES NOUVEAUX VISITEURS

Coef 84, encore plus haut, encore plus bas... Depuis deux jours nous sommes bousculés par ces marées dont l'amplitude n'a jamais été aussi grande.
A midi, le carillon de la flèche Saint-Michel tinte, au même moment le klaxon d'un tramway se joint à lui. Nous oscillons entre histoire et modernité, passé et avenir, à l'image de notre vie ici. Ici tout est duel, contraire et complémentaire : marée haute et marée basse, immensité de la Garonne et fragilité de notre "coquille de noix", profondeurs obscures du fleuve et légèreté azur du ciel...
Le constat est sans appel, pas de poisson dans les parages. Nous ne pouvons envisager de nous nourrir uniquement de crevettes. Petit à petit, l'idée d'aller planter nos ancres dans des eaux plus poissonneuses s'impose. A moins que Marc ne trouve rapidement un stage de "fish coaching" dans la région.
Nous faisons le constat que l'isolement additionné à notre nouvelle façon de vivre nous amène à porter un regard nouveau, à nous poser des questions différentes sur notre condition. Cela nous rapproche et les liens qui unissent notre tribu en sont jour après jour renforcés, plus forts.
20h. Pas de pêche, pas de potager, pas de devoirs d'école, nous sommes tous autour de la radio de papy pour le match des bleus accompagné d'une bonne Pizza et d'un petit rosé tiré du puits. 

la famille Laborde

C'est dingue comme les habitudes s'installent dans notre vie super facilement ! Il suffit de 8 jours et c'est bon, elles se créent même quand on vit un truc de ouf.
Ferdinand

On peut compter sur le service public ! La factrice est passée en pédalo. Gilles a reçu une carte postale d'un ami qui vient de s'installer dans une maison suspendue sous une montgolfière.

A l'eau Pizza ! Une Océane, et deux Quatre-Saisons, c'est pour ici ?

Dans l'après-midi, des témoins de Jéhovah sont passés en Jet ski nous prédire l'apocalypse. Ils ont confondu notre île flottante avec l'arche de Noé.

L'île de la tentation...

mardi 11 octobre 2011

CARNET DE BORD DE LA FAMILLE LABORDE / 7ème JOUR : DEJA UNE SEMAINE !

Nous pensions connaître de mieux en mieux la Garonne, ses rythmes, ses caprices mais ses humeurs sont bien plus complexes. Autant, elle sait se faire oublier facilement, autant elle se rappelle à nous avec caractère. Peut-on dire qu'elle nous accepte vraiment ? Papy disait hier soir qu'il la voyait comme un gros animal, tantôt docile tantôt sauvage, que notre présence ne semble pas émouvoir.
Cette nuit, les câbles tapaient, le sol vibrait, la barge tanguait, l'eau semblait très agitée. Inquiétée par cette presque tempête, toute la famille s'est retrouvée sur la terrasse pour vérifier que tout allait bien. Et là, surprise, la surface de l'eau était parfaitement calme, offrant un visage presque sans ride, comme si elle jouait un double jeu.
Ce matin, balade en bateau avec cousin Jérôme. C'est agréable de voir notre petit îlot de plus loin et tout aussi bienvenu de retrouver notre embarcation.
Papy touche le fond ! A marée haute, grâce à sa balance, Lucien a pu estimer la profondeur de la Garonne : 12 mètres à l'heure pile de l'étale. Et les coefficients de marée continuent d'augmenter.
19h. C'est avec une certaine fierté que Lucien dépose sur la table un bol rempli de crevettes blanches cuites à l'anis étoilée.
Le fruit de cette pêche nous laisse rêveurs... Pourra-t-on un jour tenir un étal au marché des capucins ? Il faudra sans doute être patients.

La famille Laborde

Réveil difficile, je n'ai pas très envie d'aller à l'école. J'aurais bien aimé que le week-end continue. Hier avec Papa, on a mis du sel sur les braises du barbecue ça faisait des étincelles, j'aime bien, ça faisait peur à la brebis, j'aime bien.
Ce soir il y a plein de lumières qui brillent sur l'eau on dirait que les poissons prennent des photos.

Ferdinand

lundi 10 octobre 2011

L'article dans le journal Bordeaux 7

opéra pagaï lève le voile sur son île mystérieuse

CARNET DE BORD DE LA FAMILLE LABORDE / 6ème JOUR : LA PÊCHE MIRACULEUSE



Rituels et premiers gestes du matin, nourrir les bêtes.
Bonne humeur au baromètre familial, Ferdinand se pare d'une barbe de maïs à faire pâlir de jalousie papy Lucien.
15h. Un drôle d'oiseau-papillon tournoie dans le ciel, une espèce rare non répertoriée dans le carnet d'observation de Lucien et pour cause, Marc et Ferdinand, profitant du vent, ont sorti le cerf-volant. Le troupeau s'est caché dans l'étable, croyant à l'attaque d'un rapace.
18h. La bonne (très bonne) nouvelle : à l'étale du soir Lucien remonte dans la balance une vingtaine de crevettes blanches. La patience a fini par payer. Après le bizutage des premiers jours, la Garonne nous aurait-elle adoptée ?
19h. Le coefficient de la marée augmente (coeff.72) et nous fait monter pour la première fois jusqu'au niveau des quais de la grave. On croirait que les voitures roulent sur la Garonne.
Lucien explique à Ferdi sa leçon de géométrie. Pendant le repas nous évoquons les visites de l'Aquitania et de la Clapotine. Nous apprécions ces rendez-vous qui pimentent notre journée.
23h. Avant d'aller au lit, un dernier regard sur le Pont de pierre. En chœur, nous pensons que nous avons sans doute un des plus beaux horizons qui soit.

la famille Laborde

Aujourd'hui j'ai pu faire la grasse mat. Cet après midi les pompiers sont passés en face de nous, mais comme ils étaient dans les bouchons, je me suis dit que si il y avait plus de maisons flottantes, ils pourraient traverser la Garonne : ça irait plus vite. Bref, j'ai aussi appris à faire la pêche à la mouche.

Ferdinand
...un long fleuve pas si tranquille...
Enfin, au bout de 6 jours la récompense !

Un drôle d'oiseau dans le ciel de Bordeaux.
Notre initiative attire de plus en plus de curieux !
Un air de famille...

dimanche 9 octobre 2011

CARNET DE BORD DE LA FAMILLE LABORDE / 5ème JOUR : C'EST LE WEEK-END !

8h16. Toute la famille dort encore, c'est le week-end !
La marée basse fait descendre notre maison d'environ 6 mètres et notre point de vue d'autant. "D'en bas", la flèche St Michel ne m'a jamais parue aussi majestueuse.
9h03. Après le petit-déjeuner, Ferdinand décide de s'offrir une baignade. Nous prenons toutes les précautions pour que ce bain se fasse en toute sécurité, comme le faisaient autrefois les ilouts (habitants des îles de l'estuaire). C'est donc pourvu d'une combinaison, d'un gilet et harnais que Ferdi se jette à la Garonne.
10h55. Visite du cousin Jérôme. Venu prêter main forte aux apprentis pêcheurs, il distille conseils et recommandations d'initié et nous confie des équipements plus adaptés.
Lucien continue d'enrichir son carnet d'observation fluviale dans lequel il consigne tout ce qu'il voit passer.
Bateaux et embarcations : l'Escabey, le Burdigala , l'Esteleto, l'Aliénor II, le BX 904412 (les sapeurs pompiers), le Brion (A380), le Bateau taxi, la Clapotine, le kayak bleu, un Zodiac, une péniche bleue, un voilier blanc.
Faune vivante : mouettes, ragondins, sternes, aigrettes garzette.
Divers : cadavre de mouton, cadavres de mouettes, ballon, bois flotté, toile plastique, planche, filet.

La famille Laborde



Aujourd'hui, le fil de la canne à pêche a cassé trois fois : moi une fois et tonton deux fois. Maintenant tout le monde a une canne à pêche sauf maman et papy. Tonton a eu par mon cousin Jérôme une nouvelle canne à pêche à la mouche. Il ne veut pas me la prêter. Je lui piquerai en douce.

Ferdinand
Leçon de pêche par Jérôme

Belle prise Gilles !

Le carnet d'observation fluviale de Lucien. Rien n'échappe à son œil aiguisé...

Ferdinand a encore inventé une nouvelle activité : la pêche entre les lignes !

samedi 8 octobre 2011

CARNET DE BORD DE LA FAMILLE LABORDE / 4ème JOUR : PREMIERES VISITES !

Il est 8h, le jour se lève à peine. C'est l'heure d'aller en classe pour Ferdinand. Cousin Jérôme est à l'heure pour le transport scolaire. Il nous ramène en même temps le pain et le courrier. A quand le métier de facteur fluvial ?!
Ce midi Lucien nous a préparé une garbure. Notre potager nous offre le meilleur : inutile de rajouter du sel car les légumes sont irrigués par l'eau de la Garonne qui est légèrement salée.
A peine rentré de l'école, Ferdinand se met à la pêche face au Pont de pierre, son endroit préféré. Soudain: grosse touche! Toute la famille se mobilise, épuisettes, filets en main pour remonter la prise. Hélas le fil casse! Belles sensations fortes tout de même pour notre apprenti pêcheur. Gilles a en projet l'installation d'une barge pâturage pour nous aider à être plus autonomes ( le lait de vache nous manque...).
Rencontre au sommet, match important. Attendue depuis longtemps, la confrontation entre 2 adversaires coriaces a offert un beau spectacle. Resultat: Ferdinand a surclassé son père au jokafoot.
Nous avons eu de la visite. Accompagnées des guides de l'association Ici c'est ailleurs, les personnes intriguées par notre maison flottante sont venues en bateau jusqu'à nous. C'était un moment sympathique.
Nous apprécions chaque jour un peu plus ce sentiment de refuge que nous offre notre île. Les quelques jours de vacances restants défilent à la vitesse du courant.
Famille laborde


Aujourd'hui j'ai pu toucher Montaigne. Montesquieu m'a éternué à la gueule, mais je ne lui en veux pas car il ne peut pas comprendre que c'est pas poli.
On a attrapé avec l'épuisette un bout de bois de plus dans l'eau qu'on est en train de faire sécher avec les autres pour le poêle à bois.
Il me tarde demain car c'est le week end et que je vais pouvoir passer deux jours entiers sur ma maison sur l'eau.
 Ferdinand

Faute !!!
Pourtant peu habitué à parler en public, Gilles a captivé l'attention des visiteurs.

Nous avons reçu la visite de Monsieur le Maire. Accueille-t-il en personne tous les nouveaux bordelais ?

sans commentaire...


Le linge a du mal à sécher aujourd'hui.
Pas de poisson? Qu'à cela ne tienne, barbecue quand même...

vendredi 7 octobre 2011

CARNET DE BORD DE LA FAMILLE LABORDE / 3ème JOUR : L'APPRENTISSAGE

Ca fait bizarre de sortir des toilettes et de se rendre compte qu'on est sur la Garonne, on voit les quais, c'est joli le soir.
Le paysage par la fenêtre a encore changé on dirait que c'est la terre qui bouge alors que c'est l'eau. Papy m'a appris l'art des Lettres.
On n'a rien péché, on verra demain.
Ferdinand


Toujours a l'affût de ce qui peut se passer autour de nous, Lucien a fait une photo du Brion, gros porteur des éléments de l'Airbus, qui passait avec une aile. Notre ile paraît dérisoire a côté de ce géant d'acier.
Un tronc s'est accroché à une de nos amarres, apparaissant et disparaissant au gré de la houle. Au changement de marée, il avait disparu.
Des voisins ! Juste en face de chez nous, sur les berges de Saint-Michel, une famille de ragondins ! Notre presence ne semble pas les deranger. Gilles a bon espoir de les apprivoiser.
Sale temps hier ! Nous avons essuyé un grain. De prime abord cela peut paraître désagréable mais notre potager et notre pelouse en ont bien profité. Nos canards aussi étaient à la fête. Nous avons pu vérifier l'étanchéité parfaite de notre maisonnette.
Ce matin, trois mouettes nous ont rejoints. Elles semblent beaucoup plus efficaces que nous à la pêche. Gilles et Marc leur ont lancé du vieux pain mais elles n'y ont pas touché.
Nous constatons une modification dans notre rapport aux horaires. Nos montres sont devenues inutiles, l'heure nous est donnée par le rythme des marées et les cloches de la flèche Saint-Michel.
Au crépuscule, Marc aime s'installer sur le perron pour écouter le dernier carillon du soir.
Nous passons des nuits profondes et très réparatrices, bercés au rythme du clapot, une sensation de mouvement perpétuel couplé à l'instabilité de la barge. 

Famille Laborde

On a tenté de pêcher, mais on est resté bredouille !

Papy m'a appris l'art des lettres

Marc aime s'installer le soir devant le perron de la maison pour écouter le carillon de la flèche Saint-Michel
Le petit grain a fait du bien au potager, Gilles a cueilli un chou pour la soupe de ce soir !




jeudi 6 octobre 2011

CARNET DE BORD DE LA FAMILLE LABORDE / 2ème JOUR : LA DECOUVERTE

Nous découvrons la Garonne un petit peu plus chaque jour. Ce qui est très étonnant en habitant l'île à cet endroit c'est le contraste entre le tumulte du fleuve bouillonnant (surtout à marée montante) et le calme apaisant qui règne dans notre jardin. Au pied du Pont de pierre, nous voyons disparaître, comme aspirés par l'eau, tout un tas d'objets flottants. Nous nous sentons parfois tous petits face aux éléments naturels et en même temps, le fait d'oser vivre notre rêve nous donne le sentiment excitant que rien ne peux nous arriver...
Comme nous l'avaient conseillé de vieux pêcheurs, nous avons attendu l’étal pour  baisser le carrelet et miracle, Marc a  pêché une crevette ! Une belle, mais hélas, elle lui a échappé des doigts. Toujours profitant de l’étal Gilles et Marc ont tendu le filet, résultat : quelques morceaux de bois flotté ! S’ils ne nous alimentent pas, au moins ils alimenteront notre poêle de chauffage.
Cet après-midi, Ferdinand n’avait pas cours. Il en a profité pour entamer une partie de ping-pong avec son grand-père, mais après quelques échanges, la balle est passée par dessus bord. En attachant la balle à un fil, ils ont mis au point le « joka-pong », version de table du jokari .
Le soir venu les lumières de la ville et du Pont de pierre  se reflètent dans le miroir d’eau naturel qui entoure notre terrasse. Au gré de la houle, elles scintillent tout  autour de nous. C’est un plaisir immense, comme un feu d'artifice, une féerie...
L'occasion de déboucher une des bonnes bouteilles conservées au frais dans le puits.
Christelle Laborde
                                                                                                                                                     


2ème jour sur l’île (sans nom) aujourd’hui on a péché mais moi je ne savais pas comment ça marchait mais papa m’a appris. Maintenant j’ai ma canne à pêche elle est toute petite mais elle est superbe (même  si le moulinet ne marche pas très bien). J’ai réussi à m’approcher de Mauriac notre petit agneau noir et Montaigne, sa maman commence à s’habituer à moi.
  Ferdinand
Première aquarelle de Lucien depuis que nous sommes installés. La première d'une longue série on espère!
Après le carrelet et le grand filet à aloses... la ligne!

Le phare du Cap Laborde au Port de la Lune...

Les péniches dévient de leur route exprès pour venir nous voir.

Le berger pêche et les moutons paissent...

A ce moment là, le joka-pong n'avait pas encore été inventé!

mercredi 5 octobre 2011

CARNET DE BORD DE LA FAMILLE LABORDE / 1er JOUR : L'ANCRAGE

Avec notre île flottante, nous avons vécu une arrivée émouvante et irréelle dans la brume du petit matin. Pour une fois pas de bouchon pour rentrer dans Bordeaux ! Grâce à Jean-Philippe sur son « Escabey », notre île est maintenue face au pont de pierre, bien arrimée avec ses cinq ancres.
En fait, nous ne changeons rien à nos habitudes de vie d’avant, nous avons l’électricité, l’eau au robinet, le chauffage…  Nous sommes juste au milieu du fleuve, en pleine nature et la cloche du tramway nous rappelle que nous sommes au cœur de la ville. Le paysage change sans arrêt sous nos yeux suivant les marées. Nous descendons et remontons toutes les six heures, et nous nous déplaçons de quelques mètres en amont ou en aval quand le courant change de sens.
Ferdinand est parti pour la première fois à l’école en bateau ce matin. Quelle rentrée pour lui ! Le potager semble profiter comme nous des bienfaits de la Garonne : nos potirons ont une mine superbe.
Nous avons passé notre première nuit au rythme de la houle, des vibrations et grincements des câbles d’amarrage,  et puis le marchand de vase est passé… 
Christelle Laborde

Aujourd’hui premier jour sur l’île c’est super la vie est trop belle. Montesquieu, notre brebis, n’arrête pas de parler, les deux moutons eux ils sont timides. On va bientôt dormir. Papy a presque failli tomber dans la Garonne, ça aurait été con.
Ferdinand